Lire et écrire. Au plus profond de mon existence.
Lire a très tôt fait partie de ma vie, des tribulations du petit Oui-Oui et de Fantômette (déjà une héroïne) dans ma petite enfance, aux aventures de Bob Morane un peu plus tard. Puis ce furent les nouvelles, romans et BD de SFF (science-fiction & fantastique) à partir de l’adolescence : Andrevon (déjà), Brunner, Caza (déjà), K Dick, K Le Guin, Lovecraft, Moebius… Ces lectures en SFF se sont prolongées par des incursions dans les genres plus « classiques » : Borgès, Kafka, F Tristan…
À ceux là, se sont ajoutés films et dessins animés qui ont aussi alimenté mon imaginaire : J Cameron, Godard, Jodorowsky, Kubrick, Laloux, R Ruiz, Tarkovski…
Dans le cadre de mes études universitaires, ces incursions dans l’imaginaire se sont enrichies de lectures sur l’art et en sciences humaines, elles-mêmes renforcées par de nombreux voyages et des expériences professionnelles diverses (journalisme, enseignement, coopération internationale…). Elles ont également été complétées par l’étude de textes dans les registres du magique, du religieux et du sacré.
De tout cela découle une écriture, ou plutôt des écritures, dans des lignées très diverses : nouvelles, romans, poésies, articles, reportages, essais… associées à l’occasion à une production plastique (dessins, peintures, photos).
Ce sont des écritures de combat, même si elles peuvent parfois paraître immobiles. En effet, la plupart de mes textes ou images, même ceux d’apparence légère, traduisent une lutte ou une défense : pour l’environnement, les droits de l’Homme ou des peuples, le respect des femmes et des minorités, l’altérité de pensées et des sociétés… Contre le productivisme aveugle, le scientisme béat, les carcans administratifs et mentaux, l’intolérance et l’exclusion…
Mes productions ne paraissent pas forcément engagées de prime abord, mais il suffit souvent de gratter un peu pour le découvrir. Ce décalage est le privilège de la fiction ou de l’humour au 3ème degré, mais il relève aussi à l’occasion de la pudeur, car l’engagement amène fréquemment à la déchirure et à la souffrance.
Un dernier mot sur les questions de style.
Vu la diversité de mes formes d’écriture, il n’y a pas qu’un seul « style ». Cela étant, plus j’avance, plus je privilégie la simplicité dans la recherche de la densité et de la profondeur, y compris via l’intertextualité.
Une des plus belles critiques d’un de mes romans m’a été faite à propos de Planète 7. La première évaluatrice de mon manuscrit pour les éditions Mnemos en a dit : « Le tour de force est d’avoir su trouver un parfait équilibre entre une atmosphère très onirique […] et hard science froide et logique » avec des ambiances entre Flaubert et la Guerre des étoiles. Mnemos ne l’a finalement pas retenu, mais le roman a été publié aux éditions Rivière Blanche.
Bienvenu donc dans un monde où l’apparent simplicité ouvre sur des univers insoupçonnés dans lesquels la magie et le fantastique imprègnent ce qu’on appelle le « réel » et s’avèrent plus authentiques qu’inventés, y compris dans les récits historiques.